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Demain, le centre socio-culturel Jean-Paul-Coste sera fermé pour alerter sur un retrait de la Région qui s’ajoute au désengagement de l’État, avec la fin des contrats aidés
Atelier « Culture ensemble » le mercredi 13 décembre 2017 de 18h à 20h
6 décembre 2017
Atelier « Culture ensemble » le mercredi 3 janvier 2018 de 18h à 20h
1 janvier 2018Demain, pour la première fois en douze ans, les sept cents familles adhérentes du centre socioculturel associatif Jean-Paul-Coste y trouveront porte de bois. Aujourd’hui, comme chaque mercredi et comme chaque jour durant les vacances scolaires, son centre aéré accueillera plus de deux cents enfants de 3 à 12 ans. Mais ce jeudi, pas de baby-gym pour les 1 à 5 ans. Pas d’atelier BD, de théâtre ou de danse, pour les 6 à 18 ans. Pas de sport, de méditation ou de Club Scrabble pour les adultes. Et pas plus de K’Fé lecture pour les seniors.
L’objectif de cette “journée portes fermées” ? Un geste fort pour démontrer par le vide, ce que l’érosion exponentielle des subsides publics, condamne à une mort lente. En l’occurrence, une offre d’activité culturelle et sportive assurée par des professionnels et accessible à toutes les catégories de populations. Ce, via l’application du quotient familial et le souci permanent de maintenir la mixité sociale (voir notre chiffre) chez les adhérents.
La Région suit les coupes financières de l’État
À l’instar de tout le secteur associatif, le centre paye déjà très cher le non-renouvellement des contrats aidés, décidé par l’État. Comme l’explique la directrice du centre Betty Lay, ce coup est d’autant plus dangereux avec la précarité qui caractérise l’emploi dans le socioculturel : “En 2016, entre administration, animateurs, intervenants culturels et sportifs, agents d’entretien, d’accueil, ou polyvalent de la restauration, sur 84 salariés, on en était seulement à 14 CDI. Le reste se partage entre CDII, CDD et CEE (Contrat d’engagement éducatif), durant les congés scolaires. Cette année, on a perdu un de ces CDI et de 23 contrats aidés en juin dernier, on va passer à 12 à la fin de ce mois de décembre.”
Pour ne rien arranger, la Région vient de fermer le robinet des subventions de fonctionnement pour les centres socioculturels. Soit 7 000 € pour celui de Jean-Paul-Coste et ce n’est pas sa seule coupe opérée en trois ans : “La Région continue de subventionner des projets, mais en ce qui concerne notre centre, ce n’est plus le cas. On n’a plus les 21 000 € qui permettaient les activités d’aide au numérique des jeunes, des seniors ou celle liée à la recherche d’emploi. Idem on n’a plus les 15 000 € d’aide aux projets culturels qui, en 2013-2014 nous avait permis de monter le spectacle Nº187 qui mettait en regard la montée actuelle des extrémismes et celle des années 1940 qui avait abouti au Camp des Milles. Cela porte le total à 43 000 € de moins en trois ans.” Demain, ceux qui font vivre Jean-Paul-Coste manifesteront donc à Marseille devant l’hôtel de Région, avec 50 autres centres socioculturels du département.
Photos cyril sollier
Quid de la réaction municipale à cette cascade ? Betty Lay attend un positionnement: “Brigitte Devesa (7e adjointe au maire déléguée à la Petite enfance et la jeunesse) qui s’était fortement mobilisée durant la réforme des rythmes scolaires et avec qui nous avions bien travaillé sur l’adaptation du centre aéré pour y réagir, n’a pas encore réuni les sept centres socioculturels associatifs aixois. Mais il faut savoir que les collectivités locales sont également impactées financièrement par la fin des contrats aidés…”
Fin du socioculturel à Aix ?
Rien de cela n’est fait pour lever les inquiétudes de Janine Bergé qui préside le conseil d’administration du centre depuis 25 ans : “On vit une bascule. Pour rester à l’équilibre financier, on nous conseille d’augmenter les cotisations ou de nous tourner vers le bénévolat. On préférera fermer car cela viderait des années d’action de leur sens. À savoir, viser une offre de QUALITÉ à TOUTES (Ndlr : la présidente appuie bien les deux mots) les populations, se côtoyant dans le même lieu. Sans aide publique, c’est injouable. On laissera donc à d’autres le soin de ramener la société au temps où il fallait être nanti pour pratiquer, la danse, le golf ou le tennis…”
Pour info, avec le plus petit quotient familial, un enfant peut-être accueilli au centre aéré de Jean-Paul-Coste de 7 h 30 à 18 h 30 pour 3,33 €, alors qu’une étude de la Caf annonce le coût minimum de la journée à 40 €.
On voit mal une structure privée donner dans l’humanisme à hauteur de cet écart. Et des familles justifiant le plus petit quotient familial, il y en a certainement plus que ce que l’on pourrait croire à Aix.
Article de Manu Gros
